« Allez, j’me lance !!! Je fais mon bilan de compétences et ensuite, je m’casse dans l’Larzac pour élever des chèvres »
Vu sous cet angle, le tableau semble idyllique, naturel et facile…quoi que… !
Dans la vraie vie, pour ceux qui décident d’opérer une reconversion, de prendre le grand virage, il reste un gap entre l’idée et la concrétisation.
Entre questionnements, doutes, joies et satisfactions, c’est Arnaud qui témoigne aujourd’hui de son parcours et donne quelques conseils, tirés de son expérience.
L’occasion pour nous aussi de lui donner un coup de main, et de l’encourager dans sa démarche en le faisant connaitre.
Donnons-lui la parole…
L’échange date de fin mai 2016.
Alors Arnaud, retour sur votre projet ; où en êtes-vous aujourd’hui ?
Dernière ligne droite : j’ouvre le 10 juin et j’inaugure officiellement le 17…Avec l’ouverture de l’Euro vendredi, je me suis adapté ! Il reste pas mal de finitions mais ça avance bien.
Quelle était l’idée au démarrage ?
Au départ, je voulais créer un lieu de vie, de convivialité, style ‘apéritif, croque-monsieur, café’. Après ça a basculé vers la presse ; je suis passé devant un magasin à vendre et j’ai imaginé le ‘lieu de vie’. Ce projet, ce 1er projet, était plus accessible car il ne nécessitait pas de compétences absolument requises.
Quel est votre ressenti aujourd’hui ?
J’ai un léger stress. A quelques jours de l’ouverture, ce n’est pas si mal. J’ai réussi contre vents et marées et j’ouvre quelque chose qui ressemble à ce que je voulais faire. C’est un projet quasi familial ; c’était important pour moi que ma femme, Muriel, se sente bien ici, qu’elle ait envie de venir. C’est son lieu aussi ! Et celui de nos enfants.
Je pense déjà à une suite : un autre magasin, un bar…mais, chaque chose en son temps…chut… !
Mon auto évaluation en termes de satisfaction est à 15/20 aujourd’hui…
De quoi êtes-vous le plus fier ?
D’être acteur de toutes les étapes du projet ; j’ai tout organisé et je ne suis pas resté victime des infos en attente ; j’ai devancé, me suis renseigné systématiquement. J’ai relancé, je n’ai rien lâché, j’ai été très présent. J’ai été « acteur de ma vie » !
Au départ, ça pouvait ressembler à un coup de folie. C’était évident que c’était ça et rien d’autre…
Ce que j’ai apprécié particulièrement c’est le soutien et l’aide de mon entourage : ma famille, mes amis.
Qu’est-ce qui a été le plus difficile ?
Assumer cette décision face à une question qui revenait : « Est-ce raisonnable de faire ça ? »
Ce n’était pas un choix facile ; c’était une évidence pour moi…mais surtout pour moi en fait !
L’intérêt du bilan de compétences dans tout cela ?
Au début du bilan de compétences, une séance m’a particulièrement marqué : j’ai réalisé que, dans ma vie professionnelle, j’avais suivi le vent et saisi des opportunités mais finalement je n’avais jamais véritablement ‘choisi’ pour moi-même…
Le bilan m’a surtout obligé à me poser régulièrement et à véritablement m’organiser. Je m’arrêtais pour faire le compte de ce qui était déjà réalisé, du travail qui restait et j’y retournais…
J’ai jalonné, de points étapes, mon rétro planning d’actions, après avoir validé que cette orientation répondait à un grand nombre de besoins et valeurs.
Le bilan permet également d’identifier et de verbaliser les éléments qui seront moins satisfaisants…et de voir comment combler les écarts !
Un message à faire passer ? Une communication ?
Il faut “oser” afin de ne pas avoir de regret. Savoir se remettre en question, ouvrir la réflexion. Il est important, à mon sens, de prendre le temps d’identifier ce que l’on ne veut plus faire et valider cela fermement.
Il est important d’être bien entouré ; d’experts aussi mais pas que… Le spécialiste ne sait pas tout et n’a pas toujours de vision globale. Le porteur de projet doit se montrer curieux, s’intéresser à tout, vérifier les informations, recouper les renseignements, etc.
Sylvie, Le 6 octobre 2016
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Et parce que ce sont les enfants qui en parlent le mieux…
« Pour moi, mon père, tu es comme un phoenix. Il y a 2 ans, tu n’étais plus en forme et tu es mort.
Mais il y a une semaine, tu as commencé une nouvelle vie en renaissant de tes cendres.
Et là, j’ai vu un nouvel homme, un nouveau phoenix, plus fort, plus fier, plus audacieux et surtout plus joyeux. »