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Coaching, entretiens, prise de parole en public, tais-toi quand tu parles !

Souvenez vous : Le repas de famille, l’hôte de maison sert son plat soigneusement préparé, les convives commencent à goûter, et là, le silence s’installe. Jusqu’au moment où l’un des invités fait remarquer : « Ah… Un ange passe ». La remarque brise le silence, les discussions repartent.

Eh oui, le silence est gênant. Pourtant, en situations professionnelles, il peut être d’une redoutable utilité.

Selon vous, au bout de combien de temps le silence est dérangeant ?

Réfléchissez bien…
Encore un peu…
Un peu plus encore…
Désagréable cet espace vide n’est-ce pas ? Ce moment de creux où l’on est en attente.
MP900432989La réponse : 3 secondes. Eh oui, en moyenne, au bout de 3 secondes, le doute s’installe.

Vous ne me croyez pas ! Faites l’essai : posez cette même question à un groupe et attendez les réponses. Quand tout le monde s’est exprimé et attend votre réponse, ne dites rien… et observez…

Vous verrez qu’il vous faudra plusieurs essais pour obtenir les 3 secondes de silence, et qu’entre 3 et 5 secondes, un participant reprendra la main, fera un commentaire, un rire, tomber une règle…

Alors comment mettre à profit cette règle des 3 secondes, comment l’interpréter ?

 

 

En dessous de 3 secondes :

Tout d’abord, cela veut donc dire qu’en dessous de 3 secondes, le silence n’est PAS gênant.

Lorsque en tant qu’orateur, vous cherchez vos mots, vous cherchez une réponse à une question, vous vous perdez dans vos idées… se taire 3 secondes ne gêne pas votre auditoire.

Il en va de même dans les situations d’accompagnement individuel.

 

L’intérêt pour vous

– Cela vous permet de restructurer vos idées. En effet, combien de fois nous perdons nous en détails inintéressants, à faire des phrases à rallonge pour exprimer une idée, parce que nous ne nous sentons pas clair.

Or, en 3 secondes, il s’en passe des choses dans notre cerveau.

Se taire 3 secondes est un bon moyen de retrouver l’essentiel de son idée et d’aller à l’essentiel, d’être plus percutant.

– Cela permet d’éviter les mots parasites, les « euh… », les mots minimisants.

Eh oui, la nature ayant horreur du vide, et notamment sous stress, nous avons tendance à vouloir combler ce vide de façon souvent inconsciente. Et c’est là qu’arrivent ces parasites de la communication.

Poser ces 3 secondes permet donc aussi d’éviter ça.

– C’est aussi un moment privilégié pour respirer, évacuer le trac ou le stress, se détendre et revenir à une relation plus saine. Ouf… un peu d’air pour tout le monde, dans tous les sens du terme.

 

L’intérêt pour votre image, votre message

– Observez les interlocuteurs, ou les orateurs qui savent marquer des moments de blancs. Quelle image en avez-vous  ?

Souvent, la réponse à cette question est « une image d’assurance ».

Eh oui, savoir se taire est une des marques du charisme.

– Cela permet de focaliser l’attention sur ce qui vient d’être dit, et de capter l’attention pour ce qui va être dit. Du coup, pas besoin de répéter plusieurs fois le message pour qu’il passe. Encadré de silence, il porte beaucoup plus.

 

Au-dessus de 3 secondes

Oui, je sais ce que vous allez dire, s’arrêter donc plus de 3 secondes peut paraître lourd, plomber l’ambiance.

Et pourtant, il peut y avoir un intérêt à savoir le faire.

L’intérêt pour vous

– Créer de l’interaction, forcer la réponse.

Eh oui, vos questions dérangent parfois.

Face à un groupe, je vois souvent l’orateur poser une question. Puis face à un manque de réaction, reprendre la main, apporter sa réponse, ou poser une nouvelle question.

En laissant un temps de silence plus long, cela permet d’impliquer le groupe, de lui signifier « allez les cocos, maintenant, c’est à vous de mouiller la chemise ».

Au bout d’un moment, vous verrez que le silence gênant, une des personnes prend la main.

 

L’intérêt pour votre image

– Un bon communicant.

Eh oui, c’est paradoxal : vous vous taisez, et l’on vous dit que vous savez communiquer ;-). Mais quand vous vous taisez, finalement, vous laissez l’autre prendre sa place. Un bon communicant n’est-il pas avant tout une personne avec qui l’on peut communiquer ?

 

L’intérêt pour l’autre.

Je vous invite à distinguer 2 types de silences :

Le silence creux

– C’est celui où la gêne s’installe, dans lequel vous sentez à l’issue des 3 secondes que rien ne se passe. Votre interlocuteur ou votre groupe vous regarde avec des yeux de merlans frits, ne réagit pas….

Il est temps pour vous de reprendre la main, de relancer la question sous une forme différente, de briser le silence et de relancer pour laisser l’occasion à chaque partie de mieux repartir…. Et de vous re taire.

– Néanmoins, prendre l’habitude de le faire, c’est donner l’autorisation à l’autre de participer, l’invite à s’impliquer. Taisez-vous, il sera gêné avant vous et vous livrera sa réponse.

Le silence plein

C’est celui de la réflexion, de la profondeur.

Vous voyez que le groupe se questionne, votre interlocuteur semble se perdre dans ses pensées, réfléchir….

5, parfois 10 secondes de silence ne sont alors pas de trop.

Ce silence est alors le silence de la prise de conscience, de la réflexion approfondie.

Savoir laisser le temps en suspend, c’est laisser l’autre en relation avec lui-même, casse la fuite en avant que l’on constate parfois : « je parle de tout et de rien, cela m’évite de réfléchir et de parler des choses essentielles », que l’on retrouve aussi parfois dans « tourner autour du pot ».

 

Il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur ces 3 secondes, mais comme le silence est d’or, je vous laisse à vos pensées et vous livre cette réflexion :

 

« Nous sommes rarement aussi efficaces en communication

que lorsque nous nous taisons ».

Et vous, vos expériences en la matière ?

 

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