J’ai eu le plaisir d’être accompagnée moi-même en bilan de compétences. Quelle richesse… ! Que de découvertes sur moi-même…Que de grandes décisions prises !
Pour tout dire, je pensais mettre mon destin entre les mains d’un consultant, découvrir une orientation professionnelle inattendue…pourquoi pas saugrenue ! J’étais pressée et je pensais qu’à la fin du bilan, tout irait mieux…
Ce rôle de consultant en bilans de compétences, j’ai décidé d’en faire l’un des axes de mon métier.
Permettez-moi de partager avec vous le fruit de mon expérience… depuis les 2 versants : salariée et consultante en bilan.
D’abord en tant que candidate au bilan…
Les 2 bilans que j’ai eu le plaisir de réaliser m’ont offert la possibilité d’un vrai retour sur moi-même. J’ai découvert :
- ce qui me plaisait depuis très longtemps, ce avec quoi j’étais, à l’inverse, en inconfort,
ce qui faisait que mes pas étaient légers ou très lourds certaines fois,
ce que j’avais emmagasiné dans mes valises depuis toutes ces années,
ce que j’avais envie de développer ou bien que je ne voulais plus utiliser….et pourquoi…,
mes compétences techniques, mes savoirs et mes comportements,
quelles étaient les valeurs profondes qui guidaient mes pas et mes exigences.
Ce n’était que le début de la route et pas la fin mais j’avais comme des ailes pour travailler dans le sens de mon objectif nouveau, un peu fragile mais précieux et motivant …
J’ai réalisé que de nombreuses options étaient accessibles, que j’étais capable de relever des défis ; j’ai senti mes pieds plus solidement plantés dans le sol et mon regard atteignant l’horizon…
J’ai donné ma démission par 2 fois suite à ces 2 bilans et opéré des virages à 120°(eh oui, pas 180° !). J’ai pu vérifier la cohérence de mes évolutions.
Ce sentiment était trop juste (dans le sens de justesse) pour que je le garde pour moi. A mon tour, j’ai voulu porter cela…auprès d’autres !
Ensuite en tant que consultante en bilan de compétences…
Maintenant que j’ai le double regard, je vous propose de visiter quelques écueils ou pièges possibles pour qui veut entamer une démarche de bilan:
1) Attendre d’être en rupture totale : « Je n’en peux plus, j’en ai marre de ce boulot ! ». Voire : « je suis en train de me faire virer, je veux en profiter pour faire un bilan, mais il faut que je trouve vite de quoi rebondir »
Il est intéressant d’entamer la démarche en période de doutes ; cela permet de construire, de remettre en question….de confirmer parfois…que l’on est bien là où l’on est ! En situation de crise, on fait souvent des choix précipités !
Alors…n’attendez pas de ne plus avoir le choix et d’avoir l’esprit totalement embrouillé, l’envie de fuir ou la tête sous l’eau !
2) Choisir le premier consultant venu … ou bien n’en rencontrer qu’un seul !… parce que l’on se précipite.
Se donner le choix, c’est prendre soin de soi. Mettez donc 2 ou 3 consultants en concurrence, posez-leur des questions. Renseignez-vous sur la méthode, des cas concrets, les outils utilisés…Vous le valez bien !
D’autre part, il subsiste une part importante de ‘feeling’ pour bien travailler ensemble, écoutez-vous !
Le feeling passe bien avec le premier, super. Voyez en un autre. Si le feeling passe encore mieux, c’est tout gagné. Sinon, c’est que vous aurez fait le bon choix en allant vers le premier.
3) Penser que le bilan est une fin en soi
C’est au contraire, le commencement d’un cheminement passionnant et plein de surprises…le vôtre ! C’est un peu comme le permis de conduire : on sait juste le nécessaire pour éviter de se mettre en danger. Quand on l’obtient, ce n’est que lé début de la route et de l’aventure !
4) Prendre le consultant pour Madame Irma et espérer qu’il lira dans sa boule de cristal : « Il saura pour quoi je suis fais ! »
Seul vous, savez ce qui sera bon pour vous ! Même si au démarrage du bilan, c’est encore flou.
Le consultant vous accompagne à l’identification de vos valeurs, centres d’intérêts, motivations profondes, vos ressources, vos compétences techniques et comportementales…Le consultant est un peu…un facilitateur de révélations ! Il ne porte pas de jugement et demeure neutre ; il vous aide à oser tout en restant réaliste…
Bref, il n’est pas là pour vous dire ce que vous pouvez ou devez faire mais pour vous aider à trouver vos propres réponses…
5) Oublier la réalité du marché « si si, je te dis que je veux être chirurgien…peu importe si je dois redémarrer des études sur le tard ! »
Autant le consultant vous amènera sans doute à vous montrer plus ambitieux pour vous-même, autant il vous accompagnera dans la construction d’un projet réaliste et réalisable.
Il n’est pas un doux rêveur et ne vous encouragera pas à l’être. Par contre, il vous amènera à ouvrir de multiples portes d’avenir.
Vous confronterez ces pistes à la réalité du marché et vous seul déciderez de les refermer ou de les exploiter, quand et pour les raisons qui vous sembleront justifiées !
6) Vouloir aller trop vite « 3 rendez-vous par semaine, j’ai tellement hâte d’avoir fini et de changer d’emploi ! »
Construire solidement un nouveau projet, sur des bases fiables, en passant par des étapes de meilleure connaissance de soi demande du temps…Ne soyez pas trop pressé !
Une partie de votre travail s’e fait ENTRE les séances. C’est votre temps de reflexion.
Il est utile de laisser mûrir entre les séances. Certains plats méritent de mijoter.
Dans le cadre du FONGECIF, par exemple, le délai de carence, entre 2 bilans, est de 5 ans…prenez soin de lui accorder une place de choix.
C’est de vous dont il s’agit !
Voilà pour quelques remarques qui j’espère feront échos…Si vous avez des doutes, avant de vous lancer, demandez conseil !
Et vous, quelle expérience avez-vous du bilan de compétences ?
A bientôt
Sylvie
P.S : voici le premier article officiel de Sylvie PREVOST, l’une de mes deux associées.
Partage de points de vue, partage de valeurs, voilà ce qui nous a rassemblé. Il était donc tout naturel de la voir intervenir sur ce blog.
Merci et bravo à elle de se lancer dans l’écriture (ce n’était pas chose facile pour elle), vos remarques et encouragements sont les bienvenus.