Abdel est directeur régional en prise de fonction depuis quelques mois.
Nouveau challenge pour lui, il s’investit à fond.
L’enjeu qu’il s’est mis à réussir cette nouvelle mission, le poste étant également une création pour l’entreprise, lui procure un fort niveau de stress.
Il a de plus en plus de mal à le gérer.
En effet, il se dévoue corps et âme à son entreprise, et à du mal à se ressourcer, à prendre du recul.
Lors des séances de coaching, nous abordons ensemble ce que pourraient être ses ressources, et l’équilibre qu’il souhaiterait atteindre.
Vient naturellement les 2 registres : vie privée, vie professionnelle.
En creusant avec lui sur ce que serait pour lui un bon équilibre, il se rend compte que finalement, l’imaginaire qu’il élabore autour de ces 2 vies ne le satisfait pas complètement non plus.
Il introduit alors un troisième paramètre : vie personnelle
Le triptyque vie privée / vie personnelle / vie professionnelle
Dans sa réflexion, Abdel évoque le plaisir de son travail, le plaisir d’être avec sa famille. Le bien être de sa femme et ses enfants sont une priorité pour lui.
Pour autant, il se rend compte que les moments qu’il passe avec eux ne sont pas qualitatifs à ses yeux.
Comment donc retrouver un plaisir dans ces 2 registres pour lui ?
C’est lui qui vient donc à se dire que pour s’épanouir, il devait prendre aussi du temps personnel, du temps pour lui, pour se faire plaisir, et ainsi, retrouver en disponibilité pour ses autres activités
Oui mais voilà, une fois que c’est dit, reste à le faire.
« Oui mais » est ce qui revient le plus lorsqu’il évoque les manières de s’occuper de lui : faire des sorties avec ses amis, « oui mais » ses horaires ne sont pas compatible.
Prendre une semaine de vacances entre potes. « Oui mais », il ne conçoit pas de partir sans sa femme et ses enfants.
Aller se faire un restaurant le midi seul. « Oui mais », il ne prend jamais le temps de manger. Quand il n’est pas avec des clients ou des fournisseurs, il mange un sandwich sur son ordinateur pour rentrer plus tôt (chose qu’il ne fait pas pour autant).
La séance s’arrête sur ce constat d’impossibilité.
Les freins :
J’aime les surprises d’inter-séances. A la séance suivante, quand je lui demande ce qui a été important pour lui dans cet intervalle, il revient de lui même sur ses « oui mais », prenant conscience de ses freins.
Il m’en cite 2 majeurs :
L’organisation
Il l’identifie comme frein réel, faisant près de 70 heures semaines, avec pas mal de route.
En travaillant dessus, il prend néanmoins la décision de se réserver un midi par mois qu’il note à son agenda sous le dénomination « plaisir ». Il souhaite les consacrer à lui, ses amis, ses proches…
Au final, son premier rendez vous, il le prendra avec sa femme. La différence, « c’est que c’est moi qui l’ai choisi, et je l’ai fait non pas parce qu’on avait des choses à se dire, mais parce que j’en avais envie. C’était un vrai moment pour moi »
Valeurs et culpabilisation
Abdel a souvent l’occasion de parler de l’importance qu’il accorde à ses proches, et son rôle de chef de famille qui lui tient très à cœur.
L’image qu’il se fait de la famille unie, c’est une famille qui joue ensemble, s’amuse, fait des activités ensemble. « C’est à moi de proposer, d’être le ciment ».
Prendre du temps seul ne lui semble donc pas compatible. Il se trouverait égoïste, sa compagne prenant en charge déjà une bonne partie des contraintes familiale, aux vue ses horaires et sa charge de travail.
Il culpabilise.
Les ressources : changer de regard
C’est un travail sur ses valeurs qui lui permet de prendre conscience de ses pièges et difficultés.
« En quoi vos valeurs vous guident au quotidien ? »
Abdel se lance dans une succession de raisons, toutes évoquées avec une grande énergie, une forte conviction. Bref, il se nourrit de ces valeurs, et ce qu’il raconte le remplit de fierté et de joie.
« En quoi vous freinent elles ? En quoi sont elles un piège ? ».
Il n’avait jamais regardé ce qui était important pour lui sous cet angle.
Je vous passe le détail des séances, mais la synthèse qu’il en fait, c’est que nos échanges lui ont permis de revoir son système de valeur, de le regarder de façon plus saine, de mieux vivre son poste et sa vie privée.
Vie privée, vie professionnelle, vie personnelle : avec 3 pieds, on est plus stable.
Pour ma part, je continuerais à questionner sur ce trio.
Osez-Oser.com le blog de Tremplin RH Les Impacts des Nouvelles Technologies sur le Rapport au Travail
[…] Cela crée une frontière floue entre vie professionnelle et vie privée. Dorénavant, ce n’est pas parce que l’on sort du bureau que la journée de travail est nécessairement terminée, puisque nos outils de travail peuvent nous suivre partout. L’impact est grand pour les employés, car cette pratique réduit leur temps de récupération entre deux journées de travail. Il faut donc réussir à retrouver un équilibre. […]