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Arrêtez de motiver vos collaborateurs, aidez-les à prendre du plaisir ! (1/2)

Arrêtez de motiver vos collaborateurs, aidez-les à prendre du plaisir - Tremplin RH

En tant que managers, on vous a probablement dit qu’une de vos missions consistait à développer la motivation de votre équipe.
Primes à la performance, partage du projet d’entreprise et autre baby-foot dans certains locaux professionnels… je suis convaincu que vous avez comme moi beaucoup d’exemples en tête d’outils censés motiver les équipes !

En réalité, si la finalité du management était le bien-être du collaborateur, cela se saurait.

Il est surtout demandé aux managers de convaincre les collaborateurs de satisfaire les besoins de l’entreprise. Et pour cela, les discours se parent parfois de beaux atours et jolis discours sur le bienêtre en entreprise.
Ce décalage est probablement l’une des explications à la méfiance que beaucoup de salariés ont vis-à-vis de leur manager.

 

Motiver… à souffrir ?

Et d’ailleurs, croyez-vous sérieusement qu’il est possible de motiver une personne à aimer un travail ?

Le saviez-vous, le mot « travail » vient d’un instrument de torture romain, le tripalium ?
Amusant de penser au raccourci du coup : se motiver à souffrir.

Certes, je vous souhaite d’avoir un beau bureau et un bon salaire, voire un babyfoot au travail, mais ce n’est pas cela qui va vous donner envie de vous lever chaque matin.

Prenez votre situation individuelle : le plaisir que vous retirez (ou pas !) de votre travail ne vient-il pas d’abord du contenu de votre activité au quotidien, et de la qualité de vos relations aux autres ?

 

Tailler des pierres toute la journée, ça peut être long !

Idem pour « la belle stratégie d’entreprise qui donne du sens ».

Vous connaissez peut-être l’histoire des tailleurs de pierres :
un passant au moyen Age demande à des tailleurs de pierre ce qu’ils font.
Le 1er , peu motivé, répond « je taille des pierres »
Le 2nd , plus impliqué lui répond « je construis un mur »,
et le 3ème la mine réjouie lui dit « je construis une cathédrale ».

Mon sentiment est le suivant : certes, construire une cathédrale, ça a du sens, mais tailler des pierres à longueur de journée, ça peut être long quand même, si on n’en retire pas de plaisir !

Or, voilà un scoop : vous êtes tout seul dans votre tête (normalement) !
La bonne nouvelle est donc que vous êtes la meilleure personne pour savoir ce que vous aimez et n’aimez pas faire !

La mauvaise nouvelle étant que vous ne choisissez pas ce qui vous procure du plaisir ou non.

Donc, le plaisir se déclare, il est personnel, et il ne se choisit pas.

Revenons à la posture hiérarchique : en tant que manager, vous n’êtes donc pas responsables des goûts de vos collaborateurs. Comme dirait l’autre, certains préfèrent la glace au chocolat, d’autres à la vanille, d’autres encore à la fraise.
Vous pouvez juste les aider à réfléchir à ce qui leur procure du plaisir dans le travail, et à les rendre acteur de leur épanouissement professionnel.

 

La formule du bonheur au travail de Francis Boyer

Motivation (avant le travail)
X  Plaisir (pendant le travail)
X  Satisfaction (après le travail)
= Bonheur (au travail)

Plaisir, bonheur, motivation, satisfaction : la formule ci-dessus aide à distinguer et articuler ces termes proches.

Et voici quelques précisions :

  • le bonheur détend (via la sécrétion de sérotonine) alors que le plaisir excite (via la sécrétion de dopamine) ;
  • la motivation est ce qui donne envie de faire quelque chose ;
  • le plaisir est un ressenti très agréable procuré par l’accomplissement d’une activité ou d’un moment partagé avec quelqu’un ;
  • la satisfaction intervient lorsqu’une personne a obtenu ce qu’elle désirait.

 

Plaisir au travail n’est pas diminution de la souffrance au travail

Vous avez probablement entendu parler des risques psychosociaux (RPS pour les intimes). Ou encore de l’obligation pour les employeurs de protéger la santé physique et mentale et la sécurité des travailleurs.

Tout cela est évidemment respectable et utile.

Mais on est bien ici dans une logique de protection des employés contre le travail qui peut être nuisible. Et pas dans une logique d’épanouissement au travail. Certes il peut être utile d’organiser le droit à la déconnexion dans une entreprise.
Mais ce n’est évidemment pas cette action qui peut améliorer le plaisir des collaborateurs au travail.

 

S’intéresser au plaisir au travail : quels avantages en retirer ?

Diverses études tendent à montrer que prendre du plaisir au travail permet :
– d’être plus performant , et plus persévérant en cas de difficulté ,
– d’apprendre plus facilement de nouvelles compétences ,
– d’être plus autonome.
Ca fait rêver, non ?

 

Si vous vous posez la question de “comment manager concrètement en s’appuyant sur le plaisir au travail ?”, c’est le sujet de l’article suivant que je vous invite à découvrir ici

 

Jérôme Klimsza, coach et formateur en management

 

Crédits et sources :

[1] Selon un sondage pour le cabinet Dynesens en 2016, 60 % des réponses à « qu’est-ce qui vous procure le plus de plaisir au travail ? » portaient sur le contenu de l’activité, et 30 % sur les relations au travail
[2] Une étude menée par l’université de Warwick en 2014 conclue qu’un salarié épanoui est plus productif de 12 %
[3] Grâce à l’activation du circuit de la récompense illustré en neurosciences
[4] Contrairement à ce que l’on a longtemps cru, notre plasticité cérébrale fait que nous sommes capables d’apprendre à tout âge

Et si vous voulez approfondir, je vous renvoie vers l’ouvrage de Francis Boyer qui a énormément inspiré cet article : « le plaisir au travail », éditions Eyrolles, mai 2018.

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