Retour sur cet article de 2017: où en êtes-vous aujourd’hui avec votre assertivité?
Un constat qui m’amuse lorsque j’interviens sur des formations « développer son assertivité », c’est qu’une bonne partie des participants ne connaissait pas le terme avant d’être inscrits. D’ailleurs, Word lui-même ne le connaît pas.
Bien souvent, il est résumé sous le terme “affirmation”.
Et si l’on n’y prend garde, alors cette notion d’assertivité, ou de manque d’assertivité, peut être assimilée à un manque de confiance en soi, ou un manque de courage.
Mais c’est bien plus complexe! Je vous rassure: il est donc impossible d’être en permanence assertif.
Assertivité : définition
Tout d’abord, quitte à consacrer un article au sujet, il convient de clarifier de quoi nous parlons.
« Le mot assertivité vient de l’anglais assertiveness, substantif formé à partir du verbe « to assert » : affirmer, assertion, s’affirmer, défendre ses droits, défendre son opinion. Assertiveness peut se traduire en français par affirmation de soi. »
(Crédit : Wikipedia)
Prise à brûle-pourpoint (il fallait la placer celle-là 😉 ), cette définition pourrait être interprétée comme un côté sûr de soi, qui sait se défendre quoi qu’il en coûte, limite grande gueule.
A cette définition, il convient donc d’ajouter l’autre versant : défendre ses droits oui, mais dans le respect de ceux des autres.
D’où l’image souvent donnée : ni hérisson, ni paillasson.
Ok, super, on y voit plus clair. Mais pourquoi est-ce si difficile de s’y tenir ?
Les 4 stratégies relationnelles
En fait, pour obtenir ce qu’il désire, ce dont il a besoin, l’individu adopte différentes stratégies:
- La fuite
- La manipulation
- L’agressivité
- L’assertivité
> Si vous souhaitez passer le test, c’est ici pour le télécharger 😉 : Tremplin RH-test de Gordon assertivité
Et comme l’être humain est créatif, s’adapte, il développe plusieurs formes de fuite, de manipulation, d’agressivité, histoire d’éviter de se faire démasquer.
C’est là qu’intervient le triangle dramatique de Karpmann (Victime/sauveur/persécuteur) et les jeux psychologiques qui lui sont associés (Oui mais, le mien est meilleur que le tien, etc.)
Or, parmi ces 4 stratégies relationnelles, 3 sont innées, 1 est acquise et s’apprend avec le temps : c’est l’assertivité.
Regardez un enfant :
Charmeur, capricieux, boudeur, il ne fait l’apprentissage de la demande directe qu’avec le temps.
Ramené à l’âge adulte, ces ancrages subsistent.
Aussi, lorsque tout va bien, nous avons souvent la capacité à faire preuve d’assertivité, notre réflexe acquis.
Dès lors que les choses se compliquent, nous nous réfugions alors dans notre premier réflexe de base, l’inné.
Par exemple:
imaginez qu’au test ci-dessus, j’ai comme résultat l’ordre de priorité suivant :
Assertivité – Manipulation – Agressivité – Fuite
Lorsque « je vais bien, tout va bien », alors je fais preuve d’assertivité.
Si un premier niveau de stress survient, et que l’assertivité ne fonctionne pas, ou que je « perds pied », alors je vais faire preuve de manipulation dans mes relations. D’abord dans mon jeu favori (par exemple la séduction), puis si cela ne fonctionne pas, dans les autres (l’intox, la dévalorisation etc.).
Si cela ne fonctionne toujours pas, ou que le stress augmente encore, alors je vais passer dans la stratégie suivante. Dans l’exemple ci dessus, l’agressivité. En essayant d’abord la susceptibilité, ou la terreur, et en variant les gammes.
Et enfin, si cela ne fonctionne toujours pas, alors la fuite s’impose à moi : fuite active, puis fuite passive par exemple….
Comment on en sort, comment on y revient ?
A moins d’être un robot, on sort tous de l’assertivité à un moment donné! Mais plus vite je prends conscience que j’adopte des stratégies néfastes pour les relations (agressivité, fuite, manipulation), plus il est facile de revenir à de l’assertivité.
Plus je prends conscience que l’autre est dans une stratégie néfaste pour moi, plus il est facile de regarder le jeu se faire sans rentrer dans l’arène.
A ce titre, la connaissance des jeux psychologiques peut apporter des indicateurs qui permettent de déceler d’éventuels dérapages.
Pour s’assurer de faire preuve d’assertivité, un travail sur ses valeurs, sa gestion en besoin de signes de reconnaissance est un démarrage essentiel.
Et une bonne dose de courage également!
Un film m’a marqué cette année 2016, car fort et issu d’une histoire vraie, et qui illustre parfaitement ce qu’est l’assertivité :
La bande annonce est cadeau : « Tu ne tueras point »
L’autre film référence en la matière, c’est “12 hommes en colère”
Alors ayons le courage de nous battre pour nos convictions, dans le respect de celles des autres.
Pour aller plus loin sur le sujet: